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Faire la chasse aux perturbateurs endocriniens en cas de maladies auto-immunes

Dernière mise à jour : 19 mars


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Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans notre environnement et jouent un rôle souvent sous-estimé dans de nombreuses maladies chroniques, y compris les maladies auto-immunes. L’objectif de cet article est de définir ce que sont les perturbateurs : Où les trouve-t-on ? Comment affectent-ils notre santé ?

Cet article explore également les actions à mettre en place pour limiter leur impact.


Qu'est-ce qu'un perturbateur endocrinien ?

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques pouvant être à l’origine de dérèglements de notre système hormonal. En effet, ces derniers peuvent imiter, bloquer ou modifier l’action de nos hormones naturelles :

  • Action d’imitation : en imitant l’action des hormones naturelles (exemple : le bisphénol A imite l’action des oestrogènes).

  • Action de blocage : en empêchant les hormones naturelles d’agir correctement (exemple : certains pesticides perturbent les hormones thyroïdiennes).

  • Action de dérégulation : en modifiant la production normale des hormones naturelles et créant des déséquilibres (exemple : les phtalates modifiant la testostérone).


Les principaux perturbateurs endocriniens


1.⁠ ⁠Les Bisphénols (BPA, BPS, BPF...) Sources : plastiques alimentaires, tickets de caisse, revêtements internes des canettes et boîtes de conserve Effets : impact sur la fertilité, risque accru de diabète et troubles hormonaux


2.⁠ ⁠Les Phtalates Sources : plastiques souples (jouets, emballages alimentaires, cosmétiques, vernis à ongles) Effets : perturbation du système reproducteur, baisse de la testostérone, troubles du développement


3.⁠ ⁠Les Parabènes (methylparaben, propylparaben, butylparaben...) Sources : cosmétiques, crèmes, shampooings, produits d’hygiène Effets : imitation des œstrogènes, impact sur la fertilité et risque potentiel de cancers hormonodépendants

4.⁠ ⁠Perfluorés (PFAS, PFOA, PFOS...) Sources : poêles antiadhésives, textiles imperméabilisés, emballages alimentaires (pizzas, fast-food), mousses anti-incendie Effets : perturbation de la thyroïde, toxicité hépatique, bioaccumulation dans l’organisme


 5.⁠ ⁠Retardateurs de flamme bromés (PBDE, TBBPA...) Sources : meubles, matelas, appareils électroniques, textiles Effets : troubles neurologiques et hormonaux, effets sur le développement du fœtus


6.⁠ ⁠Pesticides et herbicides (glyphosate, DDT, atrazine...)

Sources : fruits et légumes traités, eau contaminée, produits agricoles Effets : altération du système reproducteur, augmentation des risques de cancers, perturbation du système immunitaire


 7.⁠ ⁠Composés organoétains (TBT, DBT)

Sources : antifouling pour bateaux, plastiques PVC, pesticides Effets : effets immunotoxiques, perturbation des hormones thyroïdiennes et sexuelles


 8.⁠ ⁠Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

Sources : fumées de combustion (tabac, gaz d’échappement, grillades)

Effets : effets cancérigènes, altération du système hormonal


9.⁠ ⁠Alkylphénols (nonylphénol, octylphénol...) Sources : détergents industriels, plastiques, peintures Effets : interférence avec les hormones sexuelles, bioaccumulation


10.⁠ ⁠Dioxines et PCB (polychlorobiphényles)

Sources : pollution industrielle, viandes, poissons, produits laitiers contaminés

Effets : perturbation du système immunitaire, cancérogènes, altération hormonale


Où les retrouve-t-on ?


Produits d’hygiène et cosmétiques conventionnels : 

  • Crèmes, lotions et baumes hydratants

  • Shampooings et après-shampooings

  • Maquillage (fonds de teint, rouges à lèvres, mascaras)

  • Déodorants et parfums contenant des sels d’aluminium

  • Vernis à ongles

  • Dentifrices et bains de bouche contenant du triclosan et des phtalates

  • Mousses à raser et produits dépilatoires

  • Lingettes démaquillantes

  • Produits bébé et lingettes (contenant du phénoxyéthanol)


Alimentation et boissons :

  • Fruits et légumes traités aux pesticides

  • Poissons contaminés par des PCB et métaux lourds

  • Additifs alimentaires (colorants, conservateurs, édulcorants)

  • Emballages plastiques

  • Couverts et contenants alimentaires en plastique

  • Films alimentaires et canettes en aluminium avec revêtement intérieur


Textiles et vêtements :

  • Vêtements traités aux retardateurs de flamme

  • Colorants textiles synthétiques

  • Traitements anti-taches et anti-froissage

  • Imperméabilisants pour vêtements et chaussures


Objets du quotidien et plastiques :

  • Tickets de caisse thermiques

  • Bouteilles en plastique (contenant du bisphénol A et phtalates)

  • Jouets et tétines en plastique souple

  • Bougies parfumées et encens contenant des substances toxiques et phtalates

  • Revêtements antiadhésifs des poêles

  • Meubles et matelas traités avec des retardateurs de flamme

  • Produits ménagers et environnement intérieur

  • Détergents et désinfectants

  • Assouplissants et lessives parfumées

  • Désodorisants d’intérieur et sprays parfumés

  • Peintures, vernis et colles contenant des solvants toxiques

  • Moquettes et tapis traités contre les taches et l'humidité


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L’exposition répétée à ces substances peut entraîner ou aggraver des déséquilibres hormonaux ayant des conséquences à long terme sur la santé. 


Le lien avec les maladies auto-immunes

Les perturbateurs endocriniens ont un impact direct sur l’immunité, l’inflammation, le stress et le microbiote. Or, le déclenchement de maladies auto-immunes peut résulter de dérèglements immunitaires, de facteurs environnementaux ou d’une dysbiose intestinale. Les perturbateurs endocriniens jouent donc un rôle crucial dans le déclenchement et l’aggravation des maladies auto-immunes telles que :

  • Les troubles thyroïdiens (ex. maladie de Hashimoto) : certains perturbateurs bloquent la production d’hormones thyroïdiennes entraînant de la fatigue, de la prise de poids ou encore du brouillard mental. 

  • L’inflammation chronique : les pesticides et métaux lourds favorisent une réaction inflammatoire excessive, aggravant les douleurs articulaires et les poussées inflammatoires. 

  • Le microbiote intestinal : de nombreux perturbateurs altèrent l’équilibre de notre flore intestinale, augmentant la perméabilité de l’intestin et affaiblissant notre système immunitaire. Pour plus d’informations à ce sujet, découvrez notre article : "Microbiote & maladies auto-immunes"



Comment réduire l'exposition aux perturbateurs endocriniens ?

Il est essentiel d’adopter des gestes simples pour limiter l’accumulation de ces toxines dans notre organisme. Voici quelques recommandations :


Cosmétiques et Produits de Beauté

Afin de maîtriser la composition de vos produits, vous pouvez vous référer à la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredient). Il s’agit d’un langage international décrivant la composition d’un produit cosmétique. A noter : les ingrédients sont cités par ordre décroissant (du plus au moins concentré). Généralement, les 4 ou 5 premiers ingrédients de la liste reflètent environ 80% de la formule.


Eviter :

  • Les crèmes industrielles

  • Silicones (terminaisons en -cone, -on, -ane).

  • Parabènes (-paraben).

  • Sulfates agressifs (Sodium Lauryl Sulfate).

  • Parfums de synthèse (fragrance, parfum).

  • Conservateurs chimiques (phénoxyéthanol, EDTA).


Privilégier : 

  • Des produits bio ou naturels avec des compositions courtes et compréhensibles

  • Des huiles végétales naturelles (jojoba, amande douce, rose musquée, argan) adaptées à votre type de peau.

  • Des hydrolats naturels 

  • Des dentifrices et déodorants naturels


Alimentation

  • Privilégier le fait maison

  • Choisir des produits bio pour limiter l’exposition aux pesticides

  • Favoriser une alimentation anti-inflammatoire et riche en antioxydants (curcuma, fruits rouges, gingembre) pour aider à détoxifier l’organisme

  • S’hydrater suffisamment : eau ou tisane (romarin, pissenlit)

  • Utiliser des contenants en verre ou en inox plutôt que du plastique

  • Eviter les aliments ultra-transformés


Produits Ménagers et Environnement

  • Utiliser des produits ménagers naturels (vinaigre blanc, bicarbonate de soude, savon de Marseille)

  • Préférer des meubles et textiles sans traitements chimiques

  • Aérer régulièrement son logement pour renouveler l’air

  • Laver les vêtements neufs avant de les porter



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Vers une approche holistique de la santé

La réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens ne doit pas être vue comme une contrainte mais comme un processus d’amélioration du bien-être. Adopter des habitudes plus saines permet non seulement de limiter les risques pour la santé mais aussi d’améliorer son énergie, son sommeil et son bien-être général.


Comme le soulignait Isabelle Jondo, spécialiste en pharmacie, dermocosmétologie et micronutrition, dans notre webinaire consacré à ce sujet, l’important est de faire des changements progressifs. Il ne s’agit pas de tout révolutionner du jour au lendemain, mais d’intégrer petit à petit des alternatives plus saines dans son quotidien.


Retrouvez notre webinaire sur comment faire la chasse aux perturbateurs endocriniens :


Conclusion

Les perturbateurs endocriniens sont une réalité invisible mais pourtant bien présente dans notre quotidien. En prenant conscience de leur impact et en adoptant des solutions alternatives, nous pouvons mieux protéger notre santé et celle de nos proches.

Changer ses habitudes peut paraître difficile, mais chaque petit pas compte. En commençant par des gestes simples, comme remplacer ses crèmes industrielles par des huiles naturelles ou cuisiner davantage chez soi, amorce un cercle vertueux vers une meilleure santé.


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Article rédigé par : Anne-Claire Dumont, Rédactrice BEAI & Naturopathe



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