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Le rôle des hormones dans le déclenchement des maladies auto-immunes


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Pourquoi les maladies auto-immunes touchent-elles majoritairement les femmes ? La réponse se trouve en partie dans nos hormones. Loin de se limiter à la reproduction, les œstrogènes, la progestérone et la testostérone dialoguent en permanence avec notre système immunitaire. Lorsque leur équilibre se modifie, ce dialogue peut se transformer en dérèglement, favorisant le déclenchement de ces pathologies.

Cet article explore comment ces hormones influencent le système immunitaire et contribuent au développement des maladies auto-immunes.



Pourquoi les femmes sont-elles plus concernées par les maladies auto-immunes ?

Les maladies auto-immunes touchent environ 80 % de femmes (Maunil K Desai, 2019). Cette prédominance n’est pas un hasard : elle s’explique par une interaction subtile entre la génétique, l’épigénétique, le microbiote et surtout… les hormones sexuelles. Ces dernières façonnent en profondeur la réponse immunitaire et leurs fluctuations jalonnent les périodes clés de la vie féminine. 


Le rôle de la génétique et du chromosome X

Les femmes possèdent deux chromosomes X, alors que les hommes n’en ont qu’un (XY). Le chromosome X joue un rôle clé dans la modulation immunitaire.

  • Il contient un grand nombre de gènes codant pour des protéines impliquées dans la reconnaissance antigénique, la signalisation immunitaire et la régulation de la tolérance centrale et périphérique.

  • Les femmes possèdent deux chromosomes X, dont l’un est en partie inactivé. Cependant, l’inactivation est parfois incomplète, permettant l’expression accrue de certains gènes liés à l’immunité.

  • Cette surexpression peut favoriser une hyperactivité immunitaire, conférant aux femmes une meilleure réponse initiale face aux agents pathogènes, mais augmentant en parallèle le risque d’auto-réactivité.



L’épigénétique et les facteurs environnementaux

Au-delà du bagage génétique, l’épigénétique joue un rôle clé : il s’agit de l’ensemble des facteurs environnementaux qui influencent l’expression des gènes.Chez les femmes, certains éléments sont particulièrement marquants :

  • Perturbateurs endocriniens : présents dans les cosmétiques, plastiques ou produits ménagers, ils imitent ou bloquent l’action des hormones et modifient la régulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique. Ainsi, ils augmentent la vulnérabilité immunitaire.


    Pour en savoir plus sur les perturbateurs endocriniens, retrouvez notre Talk Santé consacré à ce sujet :


  • Stress chronique : par activation prolongée de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), il entraîne une sécrétion soutenue de cortisol. Or, une exposition prolongée au cortisol conduit à une résistance des récepteurs aux glucocorticoïdes, réduisant son effet immunosuppresseur et favorisant un état inflammatoire chronique.


  • Charge mentale et conditions de vie : le quotidien des femmes est encore souvent marqué par une charge organisationnelle et émotionnelle plus lourde. Ces facteurs contribuent indirectement à l’inflammation systémique et aux dérégulations immunitaires.


Par conséquent, ce contexte épigénétique rend les femmes plus sensibles aux déséquilibres hormonaux, qui eux-mêmes influencent l’immunité.


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Hormones et immunité : un dialogue constant


Les hormones sexuelles

Les hormones sexuelles ne sont pas seulement des « messagères de reproduction ». Elles jouent un rôle déterminant dans la modulation de l’immunité :


→ Les œstrogènes : en plus de leur rôle central dans le développement des organes sexuels et la reproduction, les œstrogènes participent à la régulation du système immunitaire. Ils possèdent aussi une action anti-androgène, augmentent la sensibilité à l’insuline et favorisent la synthèse du collagène. 

Au regard de l’immunité, les œstrogènes stimulent les lymphocytes B, favorisent la production d’anticorps et parfois… d’auto-anticorps.  Ils interfèrent également avec l’expression d’AIRE (facteur essentiel à la tolérance immunitaire), favorisant la sélection de lymphocytes T autoréactifs.


→ La progestérone : elle apaise l’inflammation et possède une action bénéfique sur le métabolisme énergétique. En ce sens, la progestérone a une action plutôt protectrice vis-à-vis de l’immunité.Elle aide à instaurer une tolérance immunitaire, notamment pendant la grossesse, ce qui peut expliquer l’amélioration de certaines formes de maladies auto-immunes durant cette période.

En outre, elle stabilise l’humeur, diminue le stress, induit un sommeil de meilleure qualité. En effet, elle a un effet antidépresseur en se liant aux récepteurs du neurotransmetteur GABA.


→ Les androgènes (comme la testostérone) : ils possèdent un effet immunosuppresseur, soutiennent la méthylation de l’ADN et la fonction des lymphocytes T régulateurs (Treg). Ils jouent donc un rôle protecteur, expliquant en partie la moindre fréquence des maladies auto-immunes chez les hommes.


Les grandes étapes de la vie hormonale féminine et l'auto-immunité

Les variations hormonales, inhérentes aux différentes étapes de la vie féminine, peuvent perturber l’équilibre immunitaire et favoriser l’apparition de poussées auto-immunes.

  • Cycle menstruel : la baisse de progestérone à la fin de la phase lutéale peut favoriser l'apparition de poussées auto-immunes chez certaines patientes.

  • Grossesse : pendant la grossesse, l’augmentation significative des œstrogènes (4 à 6 fois) et de la progestérone (3 à 8 fois) favorisent une tolérance immunitaire accrue. Cela peut entraîner une amélioration notable des symptômes de maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde dans environ 75 % des cas, tandis que certaines maladies comme le lupus systémique (SLE) peuvent paradoxalement s’aggraver durant la grossesse.

  • Post-partum : après l’accouchement, la chute brutale des hormones — œstrogènes, progestérone — associée à une recrudescence des niveaux de cortisol et de prolactine, provoque une reconstitution immunitaire souvent associée à une reprise inflammatoire ou à des poussées auto-immunes aiguës.

  • Ménopause : la diminution durable des œstrogènes et de la progestérone à la ménopause affaiblit leurs effets immunomodulateurs. Cette situation s’accompagne souvent d’une augmentation de l’inflammation systémique et d’une aggravation des manifestations auto-immunes chez certaines femmes.


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En effet, de nombreuses femmes rapportent des poussées ou rémissions de leurs symptômes en lien avec leurs cycles hormonaux. Zoom sur certaines d’entre elles : 

  • Sclérose en plaques (SEP) et psoriasis suivent également ces tendances hormonales : les poussées diminuent souvent au cours de la grossesse, mais s’intensifient fréquemment après l’accouchement ou à la ménopause.

  • Polyarthrite rhumatoïde : l’amélioration pendant la grossesse est souvent attribuée à la suppression des cytokines pro-inflammatoires (Th1) favorisée par les hormones sexuelles, au profit des cytokines anti-inflammatoires (Th2).

  • Maladie de Basedow, lupus, sclérose en plaques : certains désordres auto-immuns à profil Th2 peuvent s’aggraver au cours de la grossesse en raison de l’élévation des hormones, tandis qu’après l’accouchement, le retour à un profil Th1 renforcé peut contribuer à la rémission ou à l’apparition de symptômes différents.


Ces variations hormonales (puberté, grossesse, ménopause) représentent des moments clés où les femmes deviennent plus vulnérables aux attaques auto-immunes du fait de changements profonds entre systèmes immunitaires innés, adaptatifs et équilibres pro et anti-inflammatoires.


Le lien entre le microbiote intestinal et l’équilibre hormonal

Le microbiote intestinal joue un rôle fondamental dans la maturation et la régulation du système immunitaire. Aussi, une perturbation de la flore intestinale, appelée dysbiose, peut influencer la production, la transformation et l’élimination de certaines hormones sexuelles, impactant ainsi le risque et l’évolution des maladies auto-immunes


Le rôle de l’estrobolome

L’estrobolome correspond à l’ensemble des bactéries intestinales impliquées dans le métabolisme des œstrogènes. Ces micro-organismes produisent notamment une enzyme, la β-glucuronidase, qui joue un rôle essentiel dans la régulation hormonale en contrôlant la réactivation ou l’élimination des œstrogènes au niveau intestinal. 

  • Lorsque le microbiote est équilibré, l’estrobolome contribue au maintien d’un équilibre hormonal stable.

  • En revanche, en situation de dysbiose, cette régulation peut être perturbée, entraînant soit un excès, soit un déficit d’œstrogènes circulants. Ces variations peuvent altérer le cycle menstruel et favoriser l’apparition ou l’aggravation de certaines poussées auto-immunes (Plottel & Blaser, 2011; Chen et al., 2021).


L’impact de l’inflammation et de la perméabilité intestinale

Un déséquilibre du microbiote peut altérer la perméabilité intestinale (leaky gut). Ce phénomène peut engendrer le passage de bactéries ou de molécules partiellement digérées dans le sang, entraînant une réaction du système immunitaire. Cette inflammation chronique peut dérégler les hormones, notamment les œstrogènes et la progestérone, aggravant ainsi les maladies auto-immunes (Manfredo Vieira et al., 2022).


Le lien entre fluctuations hormonales et changements du microbiote intestinal

Plusieurs études ont montré que les fluctuations hormonales influencent le microbiote, et inversement :

  • Pendant la grossesse, les modifications hormonales entraînent une reconfiguration complète du microbiote, favorisant une tolérance immunitaire.

  • À la ménopause, la diminution des œstrogènes s’accompagne souvent d’une diminution de la diversité du microbiote, augmentant l’inflammation systémique.

  • Certaines bactéries spécifiques (ex. Clostridia, Bacteroides) participent au maintien de l’équilibre œstrogénique et semblent protéger contre des pathologies comme le lupus et la sclérose en plaques.


Les clés pour maintenir un bon équilibre hormonal 


Avoir une hygiène alimentaire adéquate

L’alimentation joue un rôle central  : 


→ Privilégier un régime riche en fibres, bonnes graisses (oméga-3, poissons gras),  protéines de qualité (poissons, volailles) afin de maintenir l’équilibre hormonal. Les aliments riches en vitamine B (champignons, volailles, foie, jaunes d’oeufs, avocats, bananes) sont particulièrement indiqués pour la production d’hormones.

→ Limiter les sucres raffinés, les produits ultra-transformés, le café et l’alcool, qui perturbent la régulation hormonale et la sensibilité à l’insuline.


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Pratiquer une activité physique régulière

Les mouvements réguliers — comme la marche, le yoga, la natation ou le renforcement musculaire — permettent de réduire l’inflammation, d’améliorer la circulation sanguine et de réguler le cortisol, l’hormone du stress.


Réguler son système nerveux

La gestion du stress est également essentielle : la méditation, la respiration consciente, la cohérence cardiaque ou encore les techniques de relaxation aident à stabiliser l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), qui influence directement la production des hormones sexuelles et thyroïdiennes. 


Découvrez comment réguler votre système nerveux grâce à la respiration dans l'article "Gestion du stress et de l'inflammation : apprenez ces techniques de respiration".



En hydrologie, la pratique des bains dérivatifs permet de réduire l’inflammation globale du corps et d’agir sur le système nerveux.


Découvrez tous les bienfaits de cette technique dans notre article “Inflammation : les bienfaits des bains dérivatifs”.


Enfin, certains compléments alimentaires peuvent être utilisés pour soutenir l’équilibre hormonal :

  • Magnésium : il régule le stress et le sommeil.

  • Oméga-3 EPA / DHA : ils réduisent l’inflammation et soutiennent les membranes cellulaires.

  • Vitamine D : elle est essentielle à la régulation immunitaire et hormonale.

  • Zinc, sélénium, iode : ces oligo-éléments soutiennent la fonction thyroïdienne.

  • Huile d’onagre : elle favorise la régulation hormonale en mimant l’action des œstrogènes. Elle diminue l’état inflammatoire (migraines, douleurs articulaires) ainsi que certains symptômes du syndrome prémenstruel (SPM).

  • Vitamine E : elle possède des propriétés antioxydantes, favorise la régulation hormonale et contribue à diminuer les douleurs menstruelles.     

Ces informations sont fournies à titre informatif et ne remplacent en aucun cas l’avis d’un professionnel de santé. Les besoins nutritionnels peuvent varier selon chaque individu ; il est donc recommandé de consulter un professionnel de santé pour un avis personnalisé.



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Conclusion : comprendre pour mieux agir

Si les femmes sont plus touchées par les maladies auto-immunes, c’est parce que leurs hormones — véritables chefs d’orchestre du système immunitaire — connaissent des fluctuations constantes, amplifiées par la génétique et l’environnement.

La bonne nouvelle ? Nous pouvons agir sur certains leviers :

  • Soutenir le microbiote par une alimentation anti-inflammatoire et adaptée (ex. AIP).

  • Réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens.

  • Prendre soin de l’équilibre hormonal grâce à une bonne hygiène alimentaire, à une activité physique régulière, au sommeil et à la gestion du stress.

  • Adapter ses stratégies de bien-être selon les phases du cycle, la grossesse ou la ménopause.


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Sources :




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Article rédigé par : Anne-Claire Dumont, Rédactrice BEAI & Naturopathe



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