Inflammation : les bienfaits des bains dérivatifs
- Anne-Claire Dumont
- 30 avr.
- 4 min de lecture

Les bains dérivatifs sont une technique d’hydrologie consistant à rafraîchir la zone de l’aine. Ils présentent de nombreux bienfaits parmi lesquels un regain d’énergie et une diminution de l’inflammation globale du corps. Tour d’horizon de cette méthode naturelle peu connue.
Définition
La technique des bains dérivatifs consiste à refroidir la zone du périnée à l'aide d'eau fraîche ou froide. Cette méthode repose sur l'idée que stimuler cette région favoriserait l'élimination des toxines, régulerait la température corporelle et améliorerait le fonctionnement global du métabolisme. Les bains dérivatifs sont souvent associés à des bienfaits tels qu’une digestion facilitée, une baisse de l’inflammation et un regain d’énergie.
Un peu d’histoire
À l’origine du monde, les humains marchaient beaucoup, nus, sous des climats chauds. Dans ces conditions, la sueur s’écoulait naturellement vers les plis de l’aine et le périnée, où son évaporation apportait une sensation de fraîcheur. La marche, en créant une friction au niveau de l’aine, combinée à cette fraîcheur naturelle, stimulait la motilité (les micro-contractions) de l’intestin et des fascias. Ce mécanisme permettait aux graisses de circuler, de remplir leurs divers rôles et d’être éliminées au rythme de leur production lors de la digestion.
Au fil du dernier siècle, notre température corporelle interne a légèrement grimpé, en grande partie en raison de nos modes de vie modernes : sédentarité, longues périodes en position assise, port de vêtements trop ajustés ou de sous-vêtements favorisant une chaleur excessive au niveau du périnée. Or, il est anormal pour un mammifère — et nous en sommes un — d’avoir le périnée constamment au chaud. Même légère, cette hausse de température peut contribuer à l’apparition de divers déséquilibres physiologiques. L’application d’eau froide au niveau du périnée permet aujourd’hui de recréer cette fraîcheur naturelle de cette zone.
Cette méthode, inventée par Louis Kuhne, un naturopathe allemand au 19e siècle, a ensuite été remise au goût du jour par France Guillain. Cette dernière en a simplifié l’usage et a mis l’accent sur le rôle essentiel des fascias de l’aine, chargés de transporter toxines et déchets métaboliques vers le rectum. Sa version, plus facile à intégrer au quotidien, utilise les poches Yokool : des poches de gel à garder au congélateur, appliquées sur la zone du périnée.

Bienfaits
Les bains dérivatifs, en rafraîchissant la zone de l’aine, permettent d’agir sur plusieurs plans :
Action anti-inflammatoire
Amélioration de la circulation sanguine et lymphatique,
Favorise la transformation des graisses blanches en graisses brunes via la lymphe
Soulagement des jambes lourdes
Stimulation du péristaltisme intestinal permettant l’augmentation du volume des selles (cette technique est conseillée en cas de constipation)
Réduction de la fatigue
Action sur le système nerveux : apaisement, meilleur sommeil
Régulation de la température corporelle
Amélioration la résistance au froid
Action directe sur la fonction sexuelle des hommes et des femmes : libido réveillée, amélioration qualitative et quantitative de la production de spermatozoïdes
Améliore l’état des fascias
Libère le psoas et diminue l’inflammation
Régulation des cycles menstruels
Améliore le SPM
Amélioration des problèmes d’incontinence urinaire
Amélioration de la silhouette, perte de poids, cellulite
Utilisation
La technique standard
Le bain dérivatif consiste à appliquer de l’eau fraîche sur la partie basse de l’aine, au niveau de l’entrejambe afin de favoriser l’évacuation des toxines en direction du rectum. Pour ce faire, on imprègne un gant de toilette ou une éponge d’eau fraîche, puis on le fait glisser lentement et en continu, du pubis jusqu’à l’anus. La pratique peut se faire au-dessus d'un bidet ou d'une bassine .
Durant toute la séance, il est important de veiller à ce que le reste du corps reste bien au chaud. La durée recommandée est de 10 minutes (15 minutes pour les personnes pesant plus de 70 kg). Il est possible de prolonger la séance jusqu’à 30 min, selon les ressentis. Selon France Guillain, il serait idéal de la réaliser au moins trois fois par semaine.
La technique de France Guillain
Cette technique se pratique avec des poches de gel de la taille d’une serviette hygiénique. Il est possible de les acheter en pharmacie ou sur Internet.
Mettre les poches de gel au congélateur avant de les porter
Envelopper les poches de gel glacé dans du papier essuie–tout puis les placer dans son slip
Les garder pendant 1h environ (changer la poche dès que celle-ci s’est réchauffée)
ll est recommandé d’acheter plusieurs poches afin de pouvoir remplacer une poche par une autre dès que celle-ci s’est réchauffée.
Anaïs, co-fondatrice de BEAI, vous montre comment utiliser les bains dérivatifs :
Contre-indications
En cas d’épuisement, d’absence d’énergie
Une opération chirurgicale récente (de moins d’un an)
En cas de port de prothèse ou de stimulateur cardiaque
Pendant les règles, car cela peut provoquer des contractions de l’utérus
Juste après avoir mangé afin d’éviter de compromettre la digestion et la vidange de l’estomac. Il convient d’attendre 1h30 après le repas avant de les utiliser
Lors du premier trimestre de grossesse si celle-ci a été obtenue suite à un traitement ou une FIV
Pourquoi pratiquer le bain dérivatif dans le cadre d’une maladie auto-immune ?
Dans le contexte des maladies auto-immunes, où l'inflammation chronique occupe une place prépondérante, les bains dérivatifs représentent un soutien naturel intéressant. En améliorant la circulation lymphatique au niveau pelvien, ils favorisent un drainage plus efficace des déchets métaboliques et des médiateurs inflammatoires.
Ils possèdent une action anti-inflammatoire et stimulent, via le nerf vague, le système nerveux parasympathique, contribuant ainsi à réduire le stress, souvent impliqué dans les poussées inflammatoires. En parallèle, cette pratique aide à rééquilibrer le terrain en soutenant la régulation de la température corporelle, de l’acidité tissulaire et de l’inflammation systémique.
Conclusion
Les bains dérivatifs, en rafraîchissant la zone de l’aine et périnéale, s’inscrivent dans une approche globale visant à renforcer les capacités d’autorégulation du corps face aux déséquilibres auto-immuns.
Sources : PMID - 35213875
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Article rédigé par : Anne-Claire Dumont, Rédactrice BEAI & Naturopathe
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