Comprendre la différence entre l’AIP classique et l’AIP modifié
- Anne-Claire Dumont
- il y a 3 jours
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Le Protocole AIP (Autoimmune Protocol), aussi appelé Protocole Auto-Immune, est une méthode destinée à accompagner les personnes vivant avec une maladie auto-immune. Parmi les piliers du protocole, l’alimentation est fondamentale afin
de réparer la paroi intestinale et réduire l’inflammation dans le corps. Mais saviez-vous qu’il existe deux versions de ce protocole : l’AIP classique et l’AIP modifié ? Dans cet article, vous allez découvrir quelles sont les différences et comment les adopter au quotidien !
L’AIP classique et l’AIP modifié : des bases communes
Le Protocole AIP repose sur des principes scientifiques et pratiques pour accompagner les personnes vivant avec une maladie auto-immune. L’objectif est de réduire l'inflammation, combler les carences, réparer la paroi intestinale et restaurer l’équilibre hormonal du corps. Il comprend un processus d’élimination et de réintroduction alimentaire combiné à des ajustements de l’hygiène de vie (gestion du stress, mouvement, sommeil, connexion).
Les deux versions du Protocole AIP sont composées de deux phases :
Phase n°1 : élimination des aliments pro-inflammatoires
Phase n°2 : réintroduction progressive des aliments
Cependant, le contenu de ces deux phases peut varier selon la version du protocole adoptée. Découvrons ensemble ce qui distingue ces deux approches dans la suite de l’article.
Le protocole AIP classique : la version la plus complète
Cette version du protocole s’appuie sur l’élimination des aliments reconnus pour leur potentiel inflammatoire, comme les céréales, les produits laitiers, les légumineuses, les sucres raffinés ou encore les aliments transformés. Elle est généralement adoptée pour apaiser les symptômes, soutenir l’équilibre du système immunitaire et limiter les risques de poussées inflammatoires.
Ainsi, lors de la première phase, les aliments suivants sont temporairement retirés :
Les céréales : Orge, maïs, blé (sous toutes ses formes), kamut, millet, avoine, riz, seigle, sorgho, épeautre
…Et les pseudo-céréales : amarante, sarrasin, chia et quinoa.
Les produits laitiers : Beurre, beurre clarifié, fromage, crème, yaourts…
Les légumineuses : haricots adzuki / noirs / verts / blancs, pois chiches, lentilles, pois cassés…
Les légumes de la famille des Solanacées (y compris les épices dérivées de celles-ci) : Ashwagandha, poivrons, piments de Cayenne, physalis, aubergine, groseilles, baies de goji, piments, paprika, pommes de terre, tamarillos et tomates.
Les fruits à coque et cacahuètes (y compris les ingrédients dérivés de ceux-ci) : Amandes, noix du Brésil, noix de cajou, châtaignes, noisettes, noix de macadamia, cacahuètes, noix de pécan, pignons de pin, pistaches ou noix.
Les graines et les huiles de graines : chia, chocolat, cacao, café, lin, graines de chanvre, pavot, sésame, graines de tournesol et de courge.
Le soja : Edamame, miso, natto, tamari, tempeh, tofu ou autres produits dérivés du soja (y compris fromage de soja, lait de soja, protéine de soja, glace au soja, sauce, et autres).
Les aliments transformés et produits chimiques : Acrylamide, colorants artificiels, arômes artificiels et naturels, protéines autolysées, huile végétale bromée, émulsifiants (carraghénane/ carraghénine, gomme cellulose, gomme de guar, lécithine, gomme xanthane), protéines végétales obtenues par hydrolyse acide, glutamate monosodique, nitrates ou nitrites (ceux qui sont naturels sont acceptés), olestra, acide phosphorique, propylène glycol, protéine végétale texturée, acides gras trans (huile végétale partiellement hydrogénée, huile hydrogénée), extraits de levure et tout ingrédient sans nom chimique défini.
Les sucres ajoutés : agave, sucre de betterave, sucre brun / blanc, rapadura…
Les édulcorants artificiels : Acésulfame potassium, aspartame, érythritol, mannitol, néotame, saccharine, sorbitol, stévia, sucralose et xylitol.
Les huiles végétales transformées : huile de colza, de palme, d’arachide, de soja, de tournesol…
Les œufs : Œufs de poule, œufs de canard, œufs d'oie, œufs de caille ou tout autre type d’œuf.
Le café, l’alcool, le tabac : bière, alcool fort, hydromel, vin ou produits similaires.
Au bout de quelques semaines, la phase de réintroduction peut démarrer : elle consiste à tester un à un les aliments éliminés lors de la première phase. Le but est d’identifier ceux qui sont bien tolérés et ceux qui provoquent une réaction (fatigue, douleurs, inflammation, par exemple). Cette étape est essentielle pour mettre en place une alimentation personnalisée, adaptée aux besoins de chacun sur le long terme.
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Le protocole AIP modifié : une version plus souple
Il s’agit d’une version plus flexible du protocole AIP classique. Même si les aliments inflammatoires restent globalement exclus, certaines adaptations sont possibles. Par exemple, on peut réintroduire progressivement certains aliments bien tolérés ou ajuster les restrictions en fonction des sensibilités individuelles.
L'AIP modifié inclut le riz, les pseudo-céréales (quinoa, sarrasin), le ghee, les légumineuses (sauf le soja) et les graines comme les graines de courge et de tournesol et y compris le café et le cacao.
En revanche, certains aliments restent à éviter pendant la phase d’éviction (première phase du protocole) tels que :
Céréales à l'exception du riz : Orge, boulgour, maïs, blé dur, épeautre, fonio, kamut, millet, avoine, seigle, sorgho, épeautre, teff, triticale et blé et les produits qui en sont dérivés.
Gluten : Orge, boulgour, épeautre, seigle, blé et aliments dérivés de ces ingrédients.
Produits laitiers à l'exception du ghee : Beurre, babeurre, beurre clarifié, fromage, fromage cottage, crème, fromage à la crème, caillé, isolats protéiques de lait, crème épaisse, glace, kéfir, lait, crème aigre, petit-lait, isolat protéique de petit-lait, crème fouettée et yaourt.
Œufs : Œufs de poule, œufs de canard, œufs d'oie, œufs de caille ou tout autre type d'œuf.
Solanacées (y compris les épices dérivées de celles-ci) : Ashwagandha, poivrons, piments de Cayenne, physalis, aubergine, groseilles, baies de goji, piments, paprika, pommes de terre, tamarillos et tomates. Le tabac est également interdit.
Soja : Edamame, miso, natto, tamari, tempeh, tofu ou autres produits dérivés du soja (y compris fromage de soja, lait de soja, protéine de soja, glace au soja, sauce, et autres).
Fruits à coque et cacahuètes (y compris les ingrédients dérivés de ceux-ci) : Amandes, noix du Brésil, noix de cajou, châtaignes, noisettes, noix de macadamia, cacahuètes, noix de pécan, pignons de pin, pistaches ou noix.
Édulcorants : Acésulfame potassium, aspartame, érythritol, mannitol, néotame, saccharine, sorbitol, stévia, sucralose et xylitol.
Produits chimiques et ingrédients alimentaires transformés : Acrylamides, colorants alimentaires artificiels, arômes artificiels et naturels, protéines autolysées, huile végétale bromée, émulsifiants (carraghénane, gomme de cellulose, gomme de guar, lécithine, gomme xanthane), protéine végétale hydrolysée, acide phosphorique, propylène glycol, protéine végétale texturée, graisses trans (huile végétale partiellement hydrogénée, huile hydrogénée), extrait de levure et tout ingrédient portant un nom chimique non reconnu.
Alcool : Bière, alcool fort, hydromel, vin ou produits similaires.
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À l’instar de la version classique, la phase d’élimination des aliments est suivie d’une phase de réintroduction progressive des aliments.
L’objectif de l’AIP modifié est de conserver les bienfaits de l’AIP classique avec un degré de restriction moindre. Il permet ainsi de mieux tenir dans la durée tout en respectant les signaux du corps. En effet, il est important de rappeler que le Protocole AIP ne se limite pas à l’alimentation : il accorde aussi une grande importance à la qualité des relations, à la connexion avec soi-même, aux autres et à la nature. Suivre un régime alimentaire spécifique peut parfois se traduire par un sentiment d’isolement et de sociabilité compromise. Par ailleurs, l’AIP met l’accent sur la densité nutritionnelle : il ne s’agit pas simplement d’éliminer des aliments mais surtout de privilégier ceux qui sont riches en nutriments essentiels. Enfin, notons que la version simplifiée permet d’obtenir des résultats plus rapides, notamment en cas de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI).

Choisir entre l’AIP classique et l’AIP modifié
Le Protocole AIP ne peut pas être appliqué de manière uniforme : il nécessite une individualisation selon les besoins spécifiques de chacun. Voici quelques pistes pour guider votre choix :
AIP classique | AIP modifié |
Élimination stricte | Élimination adaptée selon tolérance |
Idéal pour adopter l’AIP sur le long terme | Idéal pour débuter l’AIP |
Peut être exigeant à suivre | Plus flexible |
Résultats sur le long terme | Résultats plus rapides |
Quelle que soit la version du protocole suivie, il est fortement recommandé de se faire accompagner par un professionnel formé à l’AIP. Un tel accompagnement permet de bénéficier d’un suivi personnalisé prenant en compte non seulement la santé mais aussi le contexte social, émotionnel et financier de chacun.
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Conclusion
Que vous choisissiez l’AIP classique pour amorcer un changement en profondeur ou une version modifiée pour intégrer l’AIP à votre réalité quotidienne, l’important est de respecter votre rythme et votre corps. L’AIP est un outil, pas une contrainte. Bien utilisé, il peut devenir un levier puissant pour retrouver équilibre et vitalité.
Retrouvez notre Talk Santé avec Cécile Ribouleau, coach AIP et naturopathe, sur la différence entre l'AIP classique et l'AIP modifié :
Sources :
Chandrasekaran et al., 2019, An autoimmune protocol diet improves patient-reported quality of life in inflammatory bowel disease. Crohn's and Colitis 360. 2019.
Sarah Ballantyne, Objectif santé immunitaire : le protocole paléo pour apaiser l'inflammation chronique, Marabout 2021
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Article rédigé par : Anne-Claire Dumont, Rédactrice BEAI & Naturopathe
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