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Les micronutriments utiles en cas de maladies auto-immunes



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Cet article a pour but de résumer une partie de son contenu.


Comme vu dans cet article, les maladies auto-immunes sont caractérisées par une attaque du système immunitaire contre ses propres organes/tissus.


Avoir un statut (micro) nutritionnel optimal est indispensable pour moduler le système immunitaire en prévention, mais également une fois la maladie déclarée.


Malheureusement, les déficits nutritionnels sont fréquents et peuvent être aggravés par certains médicaments prescrits en cas de MAI. C’est par exemple le cas du méthotrexate qui bloque l'absorption de la B9 (Schmajuk et al., 2016).



Eléments favorisant les dysfonctions immunitaires (Maggini et al., 2018)



Voici un zoom sur les principaux nutriments indispensables au bon fonctionnement du système immunitaire.


Avant de commencer, rappelons la différence entre macro et micronutriments.

  • Les macronutriments incluent protéines, lipides, glucides, fibres. Ils fournissent les calories (=énergie) 

  • Les micronutriments n'ont aucun rôle énergétique mais sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.



La vitamine D

La vitamine D qui est en réalité une hormone est surement l’une des vitamines les plus importantes dans la régulation du système immunitaire.


Sa synthèse est principalement réalisée à partir des UV sur la peau, et une supplémentation est obligatoire car l’alimentation ne peut couvrir les besoins. Plus d’infos dans cet article.


 

Vitamine A

La vitamine A contribue à l’intégrité des muqueuses (dont la barrière intestinale) et à l’immunité innée.

 

Les sources alimentaires sont les abats (notamment le foie de veau) + caroténoïdes que le corps transforme ensuite en vitamine A. Le plus important est le bêta-carotène que l’on trouve dans la carotte, patate douce, épinards, potiron, chou, laitue, courge…


 

Vitamine E

La vitamine E a de nombreux rôles : anti-inflammatoire, anti-oxydant puissant, et est un composant des membranes des cellules. Elle est d’ailleurs couramment présente dans les produits “anti-âge”, mais son apport est surtout est important par l’alimentation.

 

A noter que son déficit est aggravé en cas de consommation de tabac.


Son déficit peut initier une réaction auto-immune et/ou l’accélérer et est très fréquent lors de MAI. D’ailleurs une étude résume : “Optimiser son statut en vitamine E peut diminuer l’incidence et sévérité des MAI via la régulation du système immunitaire” (Rezaieyazdi et al., 2018)


Sources alimentaires : huile de germe de blé (traces de gluten possible), d’avocat, amandes…


Le zinc

Le zinc est le second minéral le plus abondant dans notre organisme. Il est essentiel à la santé immunitaire et favorise le renouvellement des cellules à division rapide (cheveux, ongles, cellules intestinales et du système immunitaire) mais ses rôles ne se limitent pas à cela !


Il est indispensable à la production d’acide chlorhydrique (de l’estomac), à l’équilibre du système nerveux, à la fertilité masculine, à la duplication de l’ADN, à la cicatrisation et entre dans la composition de plus de 200 enzymes, dont les enzymes nécessaires à l’intégrité de la muqueuse intestinale.


A noter que l’organisme ne stocke pas le zinc. Un apport quotidien est donc indispensable.


Les sources alimentaires sont les huîtres et autres crustacés, boeuf, abat, shiitakés, graines de courge et de tournesol, noix de cajou

 

Attention, le zinc entre en interaction avec le fer et il est importance de doser le cuivre avec le zinc afin de vérifier le ratio cuivre/zinc.



Le sélénium

Le sélénium est un puissant antioxydant et joue un rôle dans le système immunitaire. Un déficit en sélénium est un facteur de risque d’inflammation et d'initiation d’auto-immunité. Des taux optimaux évitent les complications des MAI (Sahebari et al., 2019).

 

Les risques de carences varient selon la teneur en sélénium du sol du pays. En Europe, les sols sont pauvres en sélénium, le déficit est donc fréquent.

 

Sources alimentaires : 2-3 noix du Brésil/ avec la peau et provenant du Brésil (dont le sol est riche en sélénium) couvre les besoins journaliers. Les autres sources sont le poisson (lotte, thon, cabillaud, espadon…), abats, jaune d’œuf.

 

Attention, l’excès de sélénium est aussi néfaste que le déficit ! Il faut donc doser le sélénium avant une complémentation. Son dosage n’est pas remboursé et est relativement cher dans un labo « classique ». Il est préférable de réaliser ce dosage dans des labos privés. Votre professionnel de santé formé en analyse fonctionnelles pourra vous aiguiller.





Le glutathion

Le glutathion, est un antioxydant puissant et a la particularité de permettre la régénération des autres antioxydants (vitamines C et E notamment). Il jour lui aussi rôle dans le bon fonctionnement du système immunitaire et des mitochondries. Les mitochondries sont les milliards « d’usines énergétiques » présentes au sein de nos cellules.

 

Le glutathion est essentiel à la santé du foie et a un rôle important dans la détoxification.

Des taux bas de glutathion sont associés aux maladies chroniques, et sa supplémentation semble être intéressant en cas de MAI (Hristov, 2022).

 

Les sources alimentaires existent mais elles sont peu assimilables : brocoli, chou-fleur, oignons, choux de Bruxelles…


Aussi, une supplémentation en glutathion est plus efficace mais il est très instable. On peut le choisir sous forme liposomale ou prendre son précurseur, le N-acétyle-cystéine (NAC). 



La curcumine

Très connu pour son rôle anti-inflammatoire, la curcumine extraite du curcuma aide à lutter contre les infections, le stress oxydatif (stress au niveau des cellules) et la prolifération de cellules cancéreuses 


La curcumine est immunomodulatrice. Elle est très étudiée et sa complémentation est utile en cas de de diabète, MAI, MICI et d’état inflammatoire général. La curcumine a des effets similaires aux AINS mais sans leurs effets secondaires.

 

Une récente méta analyse conclut qu’une supplémentation en curcumine est efficace et peut compléter un traitement « standard » en cas de MAI. 

 

Malgré le peu (voir aucun) effets secondaires, l’usage de la curcumine présente quelques contre-indications (calculs biliaires, supplémentation en fer, etc.)

 

Attention à la qualité de la curcumine prise. En effet, la molécule est instable et le processus d’extraction doit être adéquate. Eviter également la curcumine associée à la piperine qui certes favorise sont absorption, mais cet effet est lié à l’augmentation de la perméabilité intestinale… ce que l’on veut éviter !


(Yang et al., 2019 ; Chamani et al., 2022)





Conclusion

De nombreux nutriments sont utiles en cas de MAI. On aurait pu rajouter à cette liste les oméga-3 (macronutriments), le fer, les vitamines B6, B9 et B12, etc. D’autres articles viendront donc étoffer celui-ci.

 

L’alimentation doit être la principale source micronutrionnelle. Malheureusement, dans de nombreux cas, elle ne suffit pas (Maggini et al., 2018). Aussi, des supplémentations adaptées apporteront de nombreux bénéfices.

 

Parlez-en à votre professionnel de santé. Il/elle pourra vous conseiller vis-à-vis des examens à réaliser et des compléments de qualité adaptés à votre situation et des potentiels interactions médicamenteuses et alimentaires.



Références

Hristov, B. D. (2022). The Role of Glutathione Metabolism in Chronic Illness Development and Its Potential Use as a Novel Therapeutic Target. Cureus, 14(9).

Javanbakht, P., Yazdi, F. R., Taghizadeh, F., Khadivi, F., Hamidabadi, H. G., Kashani, I. R., Zarini, D., & Mojaverrostami, S. (2023). Quercetin as a possible complementary therapy in multiple sclerosis: Anti-oxidative, anti-inflammatory and remyelination potential properties. Heliyon.

Kawicka, A., & Regulska-Ilow, B. (2015). Metabolic disorders and nutritional status in autoimmune thyroid diseases. Advances in Hygiene and Experimental Medicine, 69, 80-90.

Knezevic, J., Starchl, C., Tmava Berisha, A., & Amrein, K. (2020). Thyroid-gut-axis: how does the microbiota influence thyroid function? Nutrients, 12(6), 1769.

Maggini, S., Pierre, A., & Calder, P. C. (2018). Immune function and micronutrient requirements change over the life course. Nutrients, 10(10), 1531.

Perricone, C., De Carolis, C., & Perricone, R. (2009). Glutathione: a key player in autoimmunity. Autoimmunity Reviews, 8(8), 697-701.

Rezaieyazdi, Z., Sahebari, M., Saadati, N., & Khodashahi, M. (2018). Vitamin E and Autoimmune Diseases: A Narrative Review. Reviews in Clinical Medicine, 5(2).

Ritterhouse, L. L., Crowe, S. R., Niewold, T. B., Kamen, D. L., Macwana, S. R., Roberts, V. C., Dedeke, A. B., Harley, J. B., Scofield, R. H., & Guthridge, J. M. (2011). Vitamin D deficiency is associated with an increased autoimmune response in healthy individuals and in patients with systemic lupus erythematosus. Annals of the rheumatic diseases, 70(9), 1569-1574.

Sahebari, M., Rezaieyazdi, Z., & Khodashahi, M. (2019). Selenium and autoimmune diseases: a review article. Current Rheumatology Reviews, 15(2), 123-134.

Schomburg, L. (2021). Selenium deficiency due to diet, pregnancy, severe illness, or covid-19—A preventable trigger for autoimmune disease. International journal of molecular sciences, 22(16), 8532.

Selmi, C., & Tsuneyama, K. (2010). Nutrition, geoepidemiology, and autoimmunity. Autoimmunity Reviews, 9(5), A267-A270.

Shen, P., Lin, W., Deng, X., Ba, X., Han, L., Chen, Z., Qin, K., Huang, Y., & Tu, S. (2021). Potential implications of quercetin in autoimmune diseases. Frontiers in immunology, 1991.

Wessels, I., & Rink, L. (2020). Micronutrients in autoimmune diseases: possible therapeutic benefits of zinc and vitamin D. The Journal of nutritional biochemistry, 77, 108240.

 



 

Article écrit par Juliette, Diététicienne-nutritionniste


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