SIBO et inflammation : un lien à ne pas négliger dans les pathologies digestives et auto-immunes
- Armelle Huet
- il y a 2 jours
- 3 min de lecture

Depuis quelques années, le SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth), fait l’objet d’un intérêt croissant. Elle est désormais reconnue comme l’un des moteurs sous-jacents possibles de l’inflammation chronique de bas grade, particulièrement dans les troubles digestifs comme le syndrome de l’intestin irritable (SII), mais aussi dans certaines pathologies auto-immunes.
Qu’est-ce que le SIBO ?
Contrairement au côlon, naturellement colonisé par des milliards de bactéries, l’intestin grêle est censé rester relativement pauvre en microbiote. Lorsque des bactéries y prolifèrent en excès, cela perturbe son rôle d’absorption des nutriments et provoque des symptômes tels que ballonnements, douleurs abdominales, diarrhées ou constipation.
Le microbiote des personnes SIBO a une diversité moindre et souvent plus de bactéries pathogènes. Mais ce déséquilibre local ne reste pas sans impact : il favorise une hyperperméabilité intestinale, augmente la libération de toxines bactériennes comme le LPS (lipopolysaccharide) et déclenche une activation excessive du système immunitaire. À terme, cela entretient un état inflammatoire chronique. Selon les études, entre 50 à 80 % des personnes atteintes de SII présentent un SIBO positif au test respiratoire.
Les différents types de SIBO et leurs liens avec l’inflammation
On distingue aujourd’hui plusieurs formes de SIBO, selon les gaz produits par les bactéries ou archées en excès dans l’intestin grêle :
SIBO H2 (hydrogène) : Souvent associé à des diarrhées post-prandiales, des douleurs abdominales et des ballonnements.
SIBO H2S (hydrogène sulfuré) : Forme plus rare mais particulièrement inflammatoire, liée à un excès de bactéries telles que Desulfovibrio ou Bilophila. Elle se manifeste par des diarrhées urgentes, des douleurs type brûlure, une intolérance aux aliments soufrés, et une fatigue importante.
IMO (Intestinal Methanogen Overgrowth) : Provoqué par des archées productrices de méthane, ce type est davantage associé à la constipation chronique, aux reflux et aux nausées.
Chacun de ces profils entraîne une inflammation de bas grade.
Les causes du SIBO : une interaction complexe entre terrain et déclencheurs
Le SIBO résulte souvent de la combinaison entre un terrain propice (hypochlorhydrie, hypothyroïdie, stress chronique, chirurgie digestive, déficit immunitaire) et des facteurs déclenchants comme une intoxication alimentaire, une antibiothérapie, un stress majeur ou une inflammation digestive persistante.
La perturbation de la motilité intestinale, via le complexe moteur migrant (CMM), est l’une des principales clés de compréhension : un intestin grêle qui ne se vide pas correctement devient rapidement un terrain favorable à la prolifération bactérienne.
SIBO et maladies auto-immunes : un cercle vicieux
L’inflammation intestinale induite par le SIBO favorise la perméabilité de la muqueuse, laissant passer des fragments bactériens qui stimulent le système immunitaire. Cela peut réactiver une maladie auto-immune sous-jacente ou contribuer à son apparition.
Quelle prise en charge naturelle dans une approche AIP ?
Face à cette complexité, l’approche que je propose dans le cadre du protocole AIP (Autoimmune Protocol) est progressive, individualisée et respectueuse du terrain :
Phase 1 : apaiser les symptômes et restaurer la muqueuse intestinale (glutamine, bouillon d’os, aloe vera, zinc carnosine)
Phase 2 : assainir le microbiote (plantes antimicrobiennes douces, polyphénols, diète
adaptée type bi-phasique ou low sulfur si H2S)
Phase 3 : restaurer la motilité intestinale (gingembre, triphala, probiotiques spécifiques)
Phase 4 : prévenir les rechutes en traitant la ou les causes (alimentation riche en fibres bien tolérées, gestion du stress, soutien thyroïdien si nécessaire)
Chaque étape respecte le rythme du corps et intègre les piliers du protocole AIP : alimentation anti-inflammatoire, soutien digestif, équilibre émotionnel et mouvement doux.
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Article rédigé par : Armelle Huet, Naturopathe spécialisée dans les troubles digestifs et l’accompagnement AIP

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