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Sensibilités alimentaires : un symptôme ou une cause pour les maladies auto-immunes ?

Photo du rédacteur: Anne-Claire DumontAnne-Claire Dumont

Dernière mise à jour : 3 mars



Les sensibilités alimentaires sont un sujet de plus en plus présent dans les discussions sur la santé et le bien-être. Dans cet article, nous explorons la différence entre allergies, intolérances et sensibilités alimentaires, ainsi que leur lien avec la santé intestinale et les maladies auto-immunes.



Allergie, intolérance et sensibilité alimentaire : bien faire la différence

Il est essentiel de bien distinguer ces trois notions :

  • L’allergie alimentaire est une réaction immédiate du système immunitaire (via les anticorps IgE) face à un aliment perçu comme une menace. Elle peut provoquer des symptômes comme des gonflements, des démangeaisons ou encore des difficultés à respirer.

  • L’intolérance alimentaire est une incapacité de l’organisme à digérer certains composants alimentaires, souvent due à un déficit enzymatique. Par exemple, l’intolérance au lactose résulte d’un manque de la lactase, enzyme que nous arrêtons de sécréter vers l’âge de 4-5 ans. L’intolérance peut également être liée à l’accumulation de substances toxiques comme l’histamine que l’on retrouve dans les fromages, poissons fumés. Lorsque l’histamine est consommée avec excès, l’organisme peut avoir des difficultés à la dégrader. Dès lors, une intolérance peut se mettre en place entraînant des symptômes comme des rougeurs, des maux de tête, de l’asthme…Notons que l’intolérance alimentaire n’est pas liée au système immunitaire, contrairement à l’allergie et à la sensibilité alimentaire. De plus, les symptômes ne sont pas immédiats et surviennent généralement quelques heures après l’ingestion des aliments.

  • La sensibilité alimentaire, quant à elle, est souvent liée à une inflammation de bas grade et à une porosité intestinale. A l'instar de l'allergie alimentaire, elle implique le système immunitaire avec une réponse retardée (via les anticorps IgG, IgM et IgA) avec des symptômes diffus sur le long terme.



Le Rôle du Microbiote et de l’Intestin

Le microbiote intestinal regroupe des milliards de micro-organismes (bactéries, champignons, levures) qui peuple les intestins. Nous avons 10 fois plus de bactéries que de cellules dans notre corps. L’équilibre de ces bactéries a un impact direct sur notre santé globale. En effet, elles participent à la synthèse de substances cruciales pour l’organisme telles que les vitamines D et K ou encore de neurotransmetteurs comme la sérotonine. On comprend donc tout l’intérêt de protéger cette première ligne de défense que représente le microbiote.


Le microbiote intestinal joue un rôle crucial dans la digestion et l’immunité. Un déséquilibre de ce microbiote, appelé dysbiose, peut entraîner une hyperperméabilité intestinale (leaky gut en anglais). La paroi intestinale est composée de jonctions serrées assurant un rôle de barrière en prévenant le passage de substances indésirables et nocives dans le sang comme des toxines ou des molécules mal digérées. Lorsque la paroi intestinale est fragilisée, les jonctions s’élargissent et peuvent laisser passer des molécules partiellement digérées ou problématiques pour l’organisme. Ce mécanisme peut entraîner une réponse immunitaire inappropriée, favorisant ainsi le déclenchement de sensibilités alimentaires et, potentiellement, de maladies auto-immunes (MAI).



Maladies auto-immunes, hyperperméabilité intestinale, inflammation de bas grade : lorsqu’un cercle vicieux s’installe

Les recherches ont montré que l’un des dénominateurs communs des maladies auto-immunes (MAI) est l’hyperperméabilité intestinale. En effet, dans la plupart des MAI, un intestin poreux est souvent observé en amont du développement de la maladie et tend à persister tout au long de son évolution.


Pour plus d’informations à ce sujet, découvrez notre article : "Hyperperméabilité intestinale & maladies auto-immunes"


De plus, l’hyperperméabilité intestinale alimente l’inflammation de bas grade et accroît la sensibilité alimentaire. L’inflammation de bas grade peut se manifester par divers symptômes insidieux : fatigue chronique, brouillard mental, douleurs diffuses, troubles digestifs, ballonnements, prise de poids inexpliquée, petites rougeurs cutanées, etc. Ces signaux d’alerte sont souvent les prémices d’un déséquilibre plus profond au niveau digestif et immunitaire, pouvant impacter le système hormonal et la santé globale. D’où l’importance d’être attentif à ces premiers signes et d’adopter une approche globale pour préserver l’équilibre intestinal et limiter les risques de maladies auto-immunes.


Si les MAI peuvent être associées à une hyperperméabilité intestinale et à des sensibilités alimentaires, elles ne sont pas nécessairement liées aux intolérances alimentaires. En effet, ces dernières ont un impact limité sur l’inflammation, le microbiote et la paroi intestinale, et donc sur les maladies auto-immunes elles-mêmes. En revanche, une allergie pourrait parfois jouer un rôle dans le développement de ces pathologies, bien que ce ne soit pas systématiquement l’élément déclencheur.




Les causes et les facteurs aggravants

Plusieurs éléments peuvent favoriser l’apparition des sensibilités alimentaires et des déséquilibres intestinaux et entretenir une inflammation de bas grade : 

  • L’alimentation moderne, riche en additifs, pesticides et aliments ultra-transformés, graisses saturées, produits transformés, les produits laitiers et le gluten.

  • Le stress chronique, qui atténue la production de mucus intestinal sous l’action du cortisol et affaiblit donc la barrière intestinale.

  • Les médicaments, notamment les antibiotiques et certains anti-inflammatoires qui perturbent la diversité du microbiote intestinal et les jonctions de la paroi intestinale.

  • Les infections bactériennes, virales ou parasitaires, qui peuvent altérer la muqueuse intestinale.

  • Le sport intensif et les exercices prolongés peuvent provoquer de l’inflammation, générer du stress oxydatif et une inflammation intestinale.

  • Facteurs environnementaux : pollution, manque de sommeil...


Ces éléments ont un impact sur la dysbiose affectant aussi la perméabilité intestinale et entretiennent, par conséquent, les maladies auto-immunes.



Que faire ?

Dans le cadre de l’AIP, l’objectif est de calmer l’inflammation, de régler les déséquilibres hormonaux et de combler les carences nutritionnelles. Pour cela, il est essentiel d’éliminer les éléments susceptibles de stimuler le système immunitaire, notamment les aliments pouvant raviver des sensibilités alimentaires. Pour cela, on peut suivre le Protocole AIP qui va éliminer toute une série d’aliments ayant un impact sur la santé intestinale et l’hyperperméabilité intestinale :

  • Le gluten et toutes les céréales

  • Les produits laitiers

  • Les solanacées (tomates, aubergines, poivrons, etc)

  • Les légumineuses

  • Le café

  • Les oeufs

  • Les aliments avec un taux élevé de lectine ayant un impact sur les jonctions serrées

  • Et d’autres !…


Il est important de noter que le Protocole AIP est basé sur des centaines d’études scientifiques qui ont démontré le lien entre les aliments à éliminer et la santé intestinale. Il existe d’ailleurs beaucoup de similitudes entre les “régimes anti-inflammatoires” comme le régime Seignalet, la méthode Kousmine ou bien le régime Paléo et les aliments à éliminer dans le cadre du protocole AIP.


Retrouvez la liste complète des aliments à éviter dans notre E-book gratuit :


E-BOOK - "Le protocole AIP"
E-BOOK - "Le protocole AIP"

Identifier ses sensibilités alimentaires est une étape intéressante, mais supprimer tous les aliments en lien avec ces sensibilités ne suffit pas toujours lorsqu’il s’agit de maladies auto-immunes. Au-delà des aliments déclencheurs, l’enjeu est d’agir sur les causes sous-jacentes, comme la dysbiose et la perméabilité intestinale. Pour apaiser l’inflammation chronique de manière durable, il est essentiel d’adopter une approche plus globale, axée sur un régime anti-inflammatoire spécifique aux maladies auto-immunes.

C’est pourquoi un protocole comme le Protocole AIP se fait en amont et/ou en parallèle de tests de sensibilité alimentaires. 


Retrouvez notre webinaire consacré à l’alimentation anti-inflammatoire dans le cadre d’une maladie auto-immune : 


La bonne nouvelle est que les sensibilités alimentaires ne sont pas définitives. Plus on améliore la santé intestinale, plus la paroi intestinale se régénère, réduisant ainsi les sensibilités alimentaires. Avec une inflammation chronique apaisée, le système immunitaire devient plus résilient et capable de mieux réagir aux éventuels déclencheurs. En travaillant sur la reconstruction de l’équilibre intestinal, on favorise donc une meilleure tolérance alimentaire et un bien-être général durable.



Ce qu’il faut retenir

En résumé, les sensibilités alimentaires, combinées à divers facteurs environnementaux, jouent un rôle clé dans l’hyperperméabilité intestinale. Une fois cette barrière fragilisée, l’inflammation s’installe, entraînant progressivement divers dérèglements dans l’organisme. On peut également observer des carences nutritionnelles, un facteur fréquemment observé dans le développement des maladies auto-immunes. Avec le temps, ce processus favorise l’apparition des symptômes liés aux MAI et alimente un véritable cercle vicieux, où l’inflammation et les troubles métaboliques se renforcent mutuellement.


Comprendre leur origine, identifier les facteurs déclencheurs et adopter une approche globale incluant alimentation, gestion du stress et équilibre du microbiote sont des étapes clés pour retrouver un bien-être digestif et général.


Article rédigé par : Anne-Claire Dumont, Rédactrice BEAI & Naturopathe


 

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