Voici une interview d'Ingrid Sanchez
Pouvez-vous vous présenter
Je m'appelle Ingrid, j'habite sur le plateau d'Hauteville dans l'Ain, un lieu proche de la nature. Je suis naturopathe holistique et coach santé. Je me suis formée, et continue de me former à différentes approches de santé et pratiques telles que le breathwork ou encore l'énergétique, car je suis passionnée par les capacités de notre corps à se régénérer lorsqu'on lui crée un environnement propice.
J'accompagne des personnes atteintes de maladie auto-immunes - et plus particulièrement celles qui cohabitent avec une polyarthrite rhumatoïde - dans une démarche individuelle de santé consciente, holistique et intégrative, pour leur permettre d'aller aux racines de la maladie afin de se libérer des symptômes et de s'épanouir.
Je suis extrêmement curieuse, je m'intéresse à de nombreux sujets sur la vie de manière générale, je ne me couche jamais sans avoir appris quelque chose de nouveau. Je me passionne beaucoup pour le développement personnel et la psychologie humaine, je m'intéresse depuis de nombreuses années à tout ce qui limite le potentiel humain et tout ce qui au contraire le renforce et lui permet de se déployer.
Je suis aussi une hypersensible qui a autant besoin de solitude et d'introversion pour mon équilibre, que de découvrir le monde et de connecter avec les gens. J'adore la musique et la danse depuis mon enfance. Petite je faisais de la danse classique, dans un tout autre registre j'expérimente depuis peu de temps la pole dance, un sport que je n'aurai jamais pu pratiquer avec la polyarthrite.
Quand avez-vous été diagnostiquée d’une maladie auto-immune ?
Le diagnostic est tombé lorsque j'avais 17 ans après plusieurs crises inflammatoires consécutives au genoux. En réalité la polyarthrite rhumatoïde (PR) s'est activée après des années d'arthrites juvéniles qui ont débuté à l'âge de 2 / 3 ans.
J'ai été suivie tout d'abord en pédiatrie dans ma région, puis mes parents se sont tournés vers une spécialiste de cette pathologie sur Lyon. J'ai été prise en charge très jeune pour mes problématiques articulaires aussi, après différents examens, le diagnostique PR est arrivé assez rapidement et sans surprise pour la rhumatologue qui me suivait.
Racontez votre parcours avec votre MAI
A 17 ans on m'annonce donc que je suis atteinte de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie du système immunitaire qui attaque mes propres articulations. On me dit que la maladie est incurable, que je prendrai un traitement à vie, que mes articulations pourraient se déformer avec le temps, mais que si le traitement est efficace je pourrais vivre normalement. Après tant d'années d'hospitalisations c'est un peu une suite logique pour moi, j'éprouve surtout de la lassitude je crois, mais je ne suis pas accablée, j'ai confiance dans les traitements que je prends pour continuer à avancer.
A 22 ans mon traitement ne s'avère pas aussi efficace qu'espérer, je suis de nouveau hospitalisée. Ma rhumatologue m'envoie consulter un professeur à Lyon qui m'annonce brut de pomme que la maladie évolue rapidement, et que je devrai m'attendre à vivre un jour en fauteuil roulant. Même si l'idée de me voir en fauteuil roulant me fait peur, je défis la vie d'en arriver là un jour. Il y a une foi et une force en moi qui m'ont toujours guidé et ne m'ont jamais quitté. Cela peut paraître un peu cliché mais au fond de moi je savais qu'il y avait autre chose de prévu pour moi.
J'ai donc cohabité avec la maladie, avec les traitements immunosuppresseur et biothérapie et leurs conséquences sur ma santé, avec les hauts et les bas, et c'est dans les bas que j'ai visité et pu exprimer cette force dans laquelle je pouvais aller puiser pour avancer.
J'ai compris des années plus tard que je faisais de cette maladie quelque chose d'exceptionnel en moi. Je ne m'identifias pas à la maladie, au contraire, je m'en servais comme un outil pour me prouver à moi-même et prouver au monde, que j'étais CAPABLE malgré les défis qui se présentaient. Cette posture face à la maladie m'a permis de nourrir une confiance en moi dont je ne disposais pas plus jeune.
Quelle a été votre plus grande difficulté rencontrée ?
Sans aucun doute la non compréhension des gens autour de moi. Les gens ne s'imaginent pas toujours à quel point la maladie draine de l'énergie, ce qui la rend lourde à porter dans tous les sens du terme. Aussi, mon besoin vital de solitude pour me regénérer qui n'est pas toujours compris par une majorité de personnes, était exacerbée pendant les crises.
Si vous aviez la possibilité de retourner en arrière, que feriez-vous autrement ?
Je ne changerai rien, la maladie m'a révélé et j'ai une gratitude infinie pour ce qu'elle m'a permis de voir en moi. J'aurai néanmoins aimé ressentir le besoin de prendre soin de ma santé plus jeune.
Quel impact le diagnostic de votre MAI a-t-il dans votre vie actuelle ?
Je vis aujourd'hui et depuis plusieurs années complètement libérée des symptômes, alors je peux simplement témoigner qu'un diagnostic est une évaluation médicale de santé à un moment T de notre vie. Selon moi, l'impact du diagnostic dépend de ce qu'on fait de ce diagnostic, ça change tout.
Quel changement de vie ou d’alimentation vous a le plus marqué ou aidé dans votre parcours ?
A 32 ans j'ai décidé de révolutionner mon alimentation et mon hygiène de vie de manière générale très rapidement, car j'étais déterminée à me réapproprier mon corps et lui permettre de se régénérer pour revenir à un état de santé.
J'ai bannis de mon alimentation tout ce qui était ultra transformé pour m'orienter vers des aliments plus bruts et naturels. J'ai testé de nombreuses approches de nutrition, et appris à cuisiner sainement et gourmand à la fois pour respecter mon corps et ses besoins. Ces changements dans mon alimentation ont eu l'effet d'un véritable shift intérieur sur moi-même, sur ma manière de percevoir les choses, le monde, la vie de manière générale. A 33 ans j'ai pu arrêter tous mes traitements.
Au fil du temps, des années, mon hygiène de vie m'a permis de profondément reconnecter avec mon corps, d'aiguiser mon instinct, et d'être davantage à l'écoute de mes besoins sur tous les plans : physique, mental, émotionnel, énergétique, spirituel.
Ce qui m'a davantage marqué dans mon parcours, ce sont mes prises de consciences sur le lien entre les symptômes de la maladie et les enjeux psycho émotionnel, que j'ai moi-même expérimenter. C'est ce qui m'amène aujourd'hui à partager que les symptômes de la maladie sont les cris de l'âme qui cherche à nous rappeler qui nous sommes, pour exprimer des parts de nous refoulées consciemment et inconsciemment. Faire ce travail de réintégrer ce que j'avais passé des années à nier en moi a été ma plus belle expérience de guérison. Paradoxalement, la maladie a été une opportunité de guérison.
Je reconnais encore aujourd'hui des parts de moi que j'apprends à exprimer pour me révéler encore. Je n'en serai pas là si je n'avais pas eu la maladie comme alliée pour apprendre à m'aimer.
Pouvez-vous partager 1 ressource (livre, vidéo, recette, podcast, programme) qui vous a aidé dans votre parcours ?
Le film "Heals" qui illustre bien l'impact des pensées, des croyances et des émotions sur la santé
Si vous devez donner 1 conseil aux personnes diagnostiquées d’une MAI, quel serait-il ?
De remettre de la conscience sur leur corps, de "revenir" à l'intérieur pour en prendre soin, pour apprendre à écouter ses besoins et à les respecter. Notre corps est le seul endroit au monde où nous allons vivre toute notre vie. Dans une société qui nous coupe de nos sens, de notre instinct et de notre intuition, il est temps d'en prendre soin pour s'y sentir en sécurité, et l'habiter avec beauté.
Comment nos lecteurs peuvent vous contacter ?
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Sur ma page facebook : Polyarthrite Rhumatoïde ma vie sans elle
Vous souhaitez témoigner?
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